Les cavernes d’acier, Isaac Asimov

Le roman :

C’est le tome 3 du cycle des robots d’Isaac Asimov, mais les livres sont indépendants.
L’histoire se passe dans un futur lointain, sur Terre. Les hommes vivent dans d’immenses villes entièrement fermées et ne voient plus la lumière du jour. Dans cette société très organisée, Elijah Baley est détective. Lorsque un meurtre est commis au sein de la communauté voisine, les spaciens (des hommes ayant habité dans l’espace pendant des générations et se sont installés sur Terre), Baley est chargé de trouver et livrer le coupable afin d’éviter un accident diplomatique. Lui qui, à l’instar de ses concitoyens, a horreur des robots, doit s’associer à l’un d’entre eux, envoyé par les spaciens, pour résoudre le mystère…

Mon avis :

J’avais adoré le tome 1 du cycle des robots, dans lequel Asimov, à travers différentes histoires, imagine une collaboration entre humains et robots et explique de façon très logique leur comportement et leurs erreurs. Il présente ainsi les trois lois de la robotique, qu’il a  lui-même inventées et qui inspirent encore les scientifiques aujourd’hui. Le tome 2 était bâti sur le même principe, et bien que toujours très intéressant j’avais eu plus de mal à le lire.
Dans ce tome 3, il n’y a qu’une seule histoire, qui se passe cette fois ci sur Terre, où les robots sont encore très mal vus car les humains ont peur d’être remplacés. Je suis impressionnée par la capacité d’Asimov, qui écrit en 1953, à imaginer et décrire des problèmes de société très actuels, tels que la peur des robots (notamment les craintes liées à la robotisation du travail), la surpopulation, les nécessités et les désavantages de l’évolution technologique… Asimov déconstruit l’image du robot envahisseur et dangereux et montre que malgré leurs défauts, si on crée un cadre permettant de toujours garder le contrôle, les robots peuvent devenir un outil voire un allié de l’homme.
On assiste ici à une enquête de police menée de front par un robot, qui est d’une intelligence supérieure, et un homme, qui comprend les rouages de l’esprit humain. Leur complémentarité est très touchante et j’ai beaucoup aimé l’interaction entre les deux ! De plus, le détective comme le robot ont leurs défauts et font des erreurs, on est loin du détective parfait qui a une intuition de génie du premier coup et réussit tout ce qu’il entreprend !
On assiste également au cours du roman à une remise en question des convictions du personnage, qui mène un combat intérieur où s’opposent la raison, la culture, l’éthique…
Je recommande vraiment ce roman aux amateurs de sf, mais aussi à ceux qui sont curieux du monde scientifique sans vouloir se lancer dans quelque chose de trop complexe : Asimov est à la fois un scientifique et un brillant écrivain, ce qui donne un super travail de vulgarisation et de réflexion !
Bonne lecture !

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